
Ma thèse

Présentation générale
Dans un contexte caractérisé par une montée de l'abstention et des contestations à l'égard du système institutionnel et politique en France, ma thèse se concentre sur le déploiement des dispositifs participatifs conçus pour renouveler le dialogue, renforcer la légitimité des décisions et restaurer le lien de confiance entre les acteurs politiques et les jeunes.
Depuis les années 1990, et de manière renouvelée depuis les années 2010, des outils participatifs tels que les conseils de « jeunes », les forums de « jeunesse » ou les dialogues structurés ont été massivement institués en France, mais aussi à l’échelle européenne et internationale, dans une dynamique stratégique et collective. Ces dispositifs visaient alors à favoriser le dialogue et la concertation entre les acteurs politiques et « tous les jeunes » sur les questions « qui les concernent ». Cependant, cette prolifération de dispositifs participatifs semble coïncider avec une intensification de l'abstention, de la défiance et de la contestation au cours des dernières années, remettant en question leur pertinence.
Ce paradoxe soulève une interrogation cruciale : pourquoi, malgré la multiplication de ces dispositifs participatifs, la relation de confiance et le dialogue entre les acteurs politiques et les jeunes générations semblent se détériorer ? Face à ces éléments, mon étude tente d’approfondir les conclusions tenant à l'instrumentation des dispositifs et la « mauvaise volonté » des acteurs politiques, en se demandant de quelle manière les relations se tissent au quotidien.
La méthodologie adoptée a été principalement qualitative. Elle comprend un recensement géographique des dispositifs participatifs pour les « jeunes », de l’échelle locale, régionale, nationale et ceux impliquant les « jeunes » français en Europe et à l’échelle onusienne. Ce recensement a été complété par des entretiens et des observations participantes des outils déployés à l’échelle locale, régionale et nationale, mon âge ayant permis l’entrée et le suivi au quotidien de plusieurs dispositifs, ce qui offre une vision « de l’intérieur », notamment sur plusieurs mois d’observation.
Cette étude montre que les capacités d'intelligence émotionnelle et qui forment ce que je qualifie de « conscience démocratique intégrative » influencent l'orientation des relations entre les jeunes et les acteurs politiques. Les enquêtes montrent à quel point la délibération, quelque soit la règle ou la structure formée, est fortement dépendante des capacités émotionnelles et relationnelles, et notamment du langage pratiqué des acteurs politiques comme des jeunes participants.
Ma thèse propose ainsi de remettre en perspective la notion de « crise » démocratique qui fait consensus aujourd’hui pour aborder plus en profondeur sa dimension intégrative et le défi que représente aujourd'hui la réconciliation et le dialogue continu des générations, dans le contexte aujourd’hui sous tension que traverse les démocraties contemporaines.